Cité Blanche Gutenberg

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Abadi - Juin 2012

Abadi traversait la cité de long en large sans se souciait du désordre que l’on y avait mis.

 

 

Abadi, c’était un enfant de notre âge. Je le croisais au détour d’un match de foot ou d’une balade dans la cité. Il me saluait, parfois en me faisant l’accolade. J’étais content de le voir… Parfois il blaguait en faisant mine de me saluer en retirant sa main au moment où je tendais la mienne. Il me faisait rire. J’avais de la sympathie pour Abadi.

 

Nous n’avions pas de langage commun… mais on se comprenait par des gestes simples. Cela suffisait.

 

Il était craint par les plus jeunes, mais très vite sa gentillesse et sa bonne humeur suffisaient à apaiser les peurs.

 

Il avait une caractéristique si particulière de mettre son pouce à la bouche : la main à plat, placée horizontalement au niveau de la bouche, la paume vers le bas et le pouce positionné sur ses molaires inférieures. Il mordillait ainsi son pouce par un mouvement de sa mâchoire comme pour le "broyer".

 

Je me souviens le voir parfois passer sa tête par la fenêtre de la salle de classe du jamaâ… Si Moussa lui donnait un bonbon et le chassait manu militari par un coup de baguette sur le bord de la fenêtre lorsque sa présence était trop insistante.

 

Enfin, il faisait un peu partie de notre famille… Il venait parfois à la maison, à l’heure du goûter. Ma mère lui offrait un morceau de pain avec de la confiture ou des gâteaux et un thé. Il était heureux.

 

Ce sont les images qu’il me reste de notre cher ami Abadi.

 

Djamel SELMET



28/06/2012
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