Cité Blanche Gutenberg

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L'Aid el Adha, made in "Cité Blanche"

Je me souviens de l’Aid el Adha (*) à la cité. La veille de l'Aid, ma mère nous mettait l’henna sur la paume de la main qu’elle nous couvrait ensuite d’un chiffon ou d’un foulard. Foulard que l’on gardait toute la nuit pour que le rond soit le plus rouge possible. On dormait excité par la journée du lendemain qui nous attendait.

Au petit matin, ma mère se levait très tôt pour préparer lamsemen (crêpe feuilletée). Mon père mettait sa jellaba pour aller au jama3 (mosquée) pour Salate el Aid. Pendant ce temps, on rendait visite une dernière fois à notre cher mouton… meskine.

Il n’y avait plus qu’à attendre le retour de la Salate de mon père pour se souhaiter « aid mabrouk » (netghafrou). On prenait une petite photo en signe d’adieu à notre cher Kebch... rebina 3lih el « kebda » quand meme…

 

Très vite, mon père se mettait en bleu de travail et ma mère préparait les couteaux, les seaux d’eau et les bassines pour récupérer les abats du mouton. C’était l’heure du sacrifice rituel. Et toute la cité était en branle-bas de combat. Tous les espaces verts étaient occupés. Les moutons étaient regroupés et égorgés tour à tour.

 

 

Le moindre espace était propice pour le sacrifice…

 


El Haj TIdjini

 

Puis commençait le boulot ingrat : gonfler la peau grâce à une entaille au niveau de la cuisse… puis, une fois gonfler le suspendre pour lui enlever sa peau… et enfin, ouvrir son ventre pour lui sortir ses entrailles…  

 

 

Les hommes yesselkhou…

 

 

Mon père yasslakh dans la cage d’escalier,
aidé de ma mère et ma sœur Khadija

 

Pendant ce temps, on allumait un barbecue de fortune pour y mettre la tête et les pieds…

 

 

Venait l’heure, ensuite, de manger des grillades, malfouf, avec des accompagnements et un bared atay… Et dire qu'une heure avant on chialait, à voir la bête morte.

Ainsi se passait l’Aid el Kebir à la cité. Tout ça me manque beaucoup. Aujourd’hui cette ambiance, cette saveur et ce charme made in Cité Blanche a disparu.

 

Aidkoum moubarak !

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 (*) Dans le coran, le livre saint des Musulmans, il est écrit que pendant son sommeil, le prophète Ibrahim entendit des voix qui lui demandaient de sacrifier son fils. Au matin, il en parla à son fils qui lui répondit que si c’était pour Dieu, il acceptait. Alors qu’Ibrahim s’apprêtait à sacrifier son fils, Isamël, un ange lui dit qu’il ne devait pas le tuer mais plutôt sacrifier le mouton qu’il lui envoyait du ciel. Ibrahim sacrifia le mouton et depuis ce jour-là, les Musulmans sacrifient chaque année un mouton ou un autre animal pour fêter le jour du sacrifice, au dixième jour du mois Dhoul-Hijja.

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Djamel SELMET

 

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25/10/2012
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